Escale n°3 – Pune

Me revoilà à nouveau pour vous retranscrire l’étape qui vient de se terminer à Pune.

Encore une étape très forte pour des raison néanmoins différentes des étapes précédentes.

L’organisation partenaire était SWaCH. SWaCH est une coopérative qui existe depuis 1993 et dans laquelle se sont réunit les récupératrices de déchets de la ville afin d’être plus efficace (et partant aussi du constat que l’union fait la force alors qu’elles font parties d’une minorité dénigrée). Ce qui fait la différence avec les femmes que j’ai pu rencontrer à Delhi par exemple.

Ces femmes vont au devant de la population pour récupérer ses déchets, les trier les revendre si elles le peuvent ou en faire du compost.

Lors du premier jour de présentation et de mise en lien, une des participantes m’a remercié de vouloir réaliser le projet avec elles étant donné que la majorité des gens ne les considèrent pas et même au contraire les rejette.

Broder sur des déchets que l’on délaisse pour les ennoblir a alors pris un sens particulier pour cette étape et ces femmes ont en compris immédiatement le sens. L’exposition pour les mettre en valeur et mettre en valeur leur travail a été aussi un moment particulièrement important.

La personne qui a traduit nos échanges a eu un rôle décisif dans ce workshop. Grâce à elle et à sa perspicacité, sa bienveillance, le workshop s’est avéré être aussi une véritable bulle dans laquelle les participantes se sont véritablement confiées sur leurs vies. Si je connais bien cette « bulle » de parole que favorisent les workshops de broderies lorsque je les réalise en France, la barrière de la langue aurait pu être un frein à cela, mais cela n’a pas été du tout le cas. Et j’ai pu comprendre l’importance de celle-ci pour ces femmes (mariées très jeunes, mari séropositif etc). Cela a permis de créer des liens forts entre elles et moi.

Pour autant, leur métier font qu’elles ont une véritable conscience écologique et elles m’ont expliqué par exemple le drame de la fête de Ganesh Chaturthi*qui devait se déroulait quelques jours après puisque tous les habitants vont déverser des déchets dans la rivière qu’elles devront ensuite nettoyer. Elles m’ont parlé des animaux de cette même rivière et comment leurs vies devaient être terrible à ce moment-là.

Donc comme je le disais plus haut, si ces femmes ont déjà une conscience écologique, c’est vraiment à un autre niveau que le workshop a eu un impact positif à mon sens. Valoriser, magnifier les déchets et rendre ses femmes artistes à cette occasion elles qui ont l’habitude de le côtoyer a été pour moi la lecture symbolique de cette étape qui a une nouvelle fois suscitée beaucoup d’émotions.